dimanche 4 décembre 2011

Rock Climbing in the Calanques



Les Calanques sont des sites d'escalade célèbres dans le monde entier. Situé dans le sud de la France, entre Cassis et Marseille, le site a tout pour lui: le soleil, une mer d'une incroyable beauté, une nature (encore) préservée et ... un rocher d'une qualité exceptionnelle.


Après une longue journée d'escalade dans les grandes voies, nous nous sommes dirigés vers une petite crique (calanque dans le jargon du coin) pour y pratiquer du "deep water soloing" (escalade solo en eau profonde).


Le principe est assez simple, il s'agit de grimper sans assurance une voie située au dessus de l'eau. En cas de décrochage, on est quitte pour une petite frayeur et un bain forcé. Par précaution, il est important de vérifier que la profondeur d'eau est suffisante à l'aplomb de la voie.



En venant dans le sud pour une semaine d'escalade intensive, j'avais cette photo en projet dans un coin de ma tête. Le deep water soloing représente à merveille ce qu'un grimpeur peut découvrir là-bas: une escalade engagée dans un décor de rêve. C'est pourquoi tous les jours j'ai transporté mon reflex eos 450D (moins lourd et plus petit que le 40D) ainsi qu'un flash SB-26,un monopode manfroto, deux PW, un snoot de 8" et de quoi fixer le tout. Un rien pesant dans les passages de 6a+ délicats mais au final, cela valait largement la peine.


La photo en tête de post montre Jean-Michel en plein placement technique dans le passage délicat de la voie. Le flash snooté est tenu à bout de monopode par Philippe en VALS (voice activated lightstand) de choix. La difficulté pour le VALS est de s'adapter constamment à l'évolution du grimpeur, que ce soit en fonction de l'orientation à donner au flash mais aussi par rapport à la distance. Le flash devait suivre le grimpeur latéralement mais aussi verticalement pour être en permanence à une distance donnée qui correspondait aux réglages moyens que j'avais déterminé.



La seconde photo du post a été prise par Jeff. Pour une fois c'est moi sur la photo ;). Elle est magnifiquement cadré et prise à un moment décisif.


Durant toute la séance, je demandais au VALS (personne tenant le flash) de viser juste entre le rocher et le grimpeur. De cette manière le rocher presque blanc faisait office de réflecteur et débouchait parfaitement les ombre dures créées par le flash nu. Un gel 1/4 CTO avait été apposé devant le flash.


Ayant emporté mon matériel durant toutes les escalade, je ne me suis pas gêné pour shooter à tout va. C'était la première fois que j'emportais un reflex en escalade et ... ce ne sera certainement pas la dernière. Les possibilités photographiques qu'offrent le reflex sont sans commune mesure avec les appareils compacts. Effectivement, il faut le porter, et si possible à un endroit accessible rapidement (sinon il ne sort jamais). Et les pulsations montent sensiblement à chaque fois que l'on manipule l'appareil en paroi. Mais sérieusement, le jeu en vaut la chandelle.


Les photos ci-dessous on été prises sur un petit massif situé juste au dessus de Marseille. Elles illustrent bien les choix qu'il faut effectuer quand la scène offre un contraste important.



Pour la première, la mesure de lumière à été prise sur Didier et le rocher devant lui. Tout deux sont à l'ombre. De ce fait, l'arrière plan, au soleil, est complètement brûlé.


La seconde photo du même grimpeur a été prise en mesurant l'exposition sur les parties les plus claires de l'image. De cette manière, le sujet apparaît en ombre chinoise.


Je regrette encore un peu de ne pas avoir pris une troisième photo avec ces mêmes réglages et un flash déporté qui aurait juste éclairé Didier. Ce sera pour mon prochain climb trip ;).



La photographie est constamment une question de choix, l'exemple ci-dessus en est la parfaite illustration.


En fin de journée par contre, l'intensité de la lumière solaire diminuant, l'écart entre les zones d'ombre et de soleil est plus faible. à ce moment, il est possible de prendre des images où les choix d'expositions sont moins extrêmes.


La photo ci-dessous de Philippe a été prise en fin de journée. La mesure d'exposition à été prise sur Philippe, et si l'arrière plan est bien brûlé, les faubourgs de Marseille sont, bien que légèrement surexposés, tout de même bien discernables.



Les deux photos suivantes ont été prises à l'ombre également mais cette fois c'était un rocher sur lequel frappait le soleil qui faisait office de réflecteur géant.


Ce genre de phénomène arrive régulièrement et offre très souvent au photographe un lumière magique. Il faut juste être attentif pour comprendre la lumière et savoir en tirer parti.


Philippe déjà bien haut au dessus de la surface en "deep water soloing".




Didier à l'attaque d'une superbe longueur en 6a+ dans le "dièdre du renard".




D'autres images sur flickr