Joel Parkinson est l'un des meilleur surfeur du monde. La photo ci-dessus à été prise juste après qu'il ai été éliminé de sa série lors du Quicksilver Pro France, manche française du circuit professionnel de surf.
J'avais la chance d'être présent lors d'une journée de cette compétition qui réunit les 36 meilleurs surfeurs au monde dans les meilleurs spots du globe et cette fois sur la côte atlantique française d'Hossegore.
Je voulais photographier les surfeurs sur le vif tout en intégrant un éclairage intéressant et spectaculaire. A deux heures de l'après-midi début octobre, la lumière du soleil est très intense ce qui rend l'utilisation d'un flash relativement problématique en plein soleil.
Je n'avais pas le choix, pas d'ombre sur la plage (en tout cas pas où j'en avais besoin) et un soleil de 3/4 face. Après un rapide test (photos ci-dessous) je me rendais compte que mon SB-26 était bien exploitable mais zoomé au maximum et à full puissance, bien loin d'une situation idéale. En effet, pour dynamiser mon image et utiliser un flash, je devais sous exposer. A 1/200ème de seconde (synchro-X du 450D) et 100 ISO je devais fermer l'objectif à f16 ou f22. Ce qui me forçait à pousser mon flash dans ses derniers retranchements pour avoir une exposition corecte entre 2 et 3 mètres du sujet en plein soleil.
Le premier athlète dont j'ai pu sortir une photo exploitable est la star australienne Joel Parkinson. Eliminé lors des séries il a du mal à cacher sa déception à la sortie de l'eau mais malgré celà, il n'hésite pas une seconde à signer les autographes que lui réclament de jeunes fan. C'est très impressionnant de voir à quel point ces champions, qui sont les meilleurs au monde dans leur discipline, sont humbles et accessibles.
Il nous fallait être très réactif pour prendre ces clichés. J'avais demandé à Peter, mon assistant du jour, de tenir le flash zoomé à fond (85mm), à pleine puissance et muni d'un gel 1/4 CTO, en direction du surfeur en se tenant absolument entre deux et trois mètres de lui. Je voulais aussi que le flash et le soleil éclairent le sujet en cross lighting.
Il va sans dire que la tâche était extrêmement compliquée pour Peter qui devait marcher à reculons pour viser juste tout en prenant garde de ne pas piétiner les nombreux spectateurs qui jonchaient la plage. Quant à moi, je m'employait à shooter peu (le flash en pleine puissance met 4 seconde à se recharger) mais au bon moment. tout en slalomant entre les bronzeurs et en m'abaissant le plus possible pour ne pas avoir un point de vue trop plongeant. De quoi suer de grosses gouttes.
Cette séance m'a donné beaucoup de photos inutilisables mais tout de même quelques clichés qui m'ont satisfait.
Cepandant pour sauver la photo en tête de post notamment, j'ai dû avoir recours au célèbre et destructeur tampon de photoshop. Bien que je suis d'ordinaire réfractaire à utiliser ce procédé, certains clichés m'y ont malgré tout poussé. Sans clonage-tamponage, ces images n'auraient pas été exploitables. Ci-dessous voici l'image originale.
La même technique de prise de vue a été utilisée pour photographier Marc Lacomare Juste après son heat. Encore une fois, le tampon m'a été nécessaire pour effacer un jet ski vraiment trop génant.
On voit clairement ici le coup de flash parfaitement dirigé par Peter qui illumine le visage du surfeur à sa sortie de l'eau.
Cette technique du "cross lighting" mobile s'est avérée très concluante dans des conditions de lumière vraiment difficiles. La plus grosse difficulté étant de bien savoir se coordonner avec son assistant qui doit être très adroit pour permettre au photographe de prendre une image à n'importe quel instant pour ne pas ratter les moments décisifs.
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